Chapitre 4

Publié le par Allen-kun

Chapitre 4 : Une belle surprise


Mais que lui voulait Rikuson à la fin ? Se demandait Kyosuke. Bon, il avait perdu la mémoire, certes, mais il n'était ni bête, ni naïf : il savait très bien ce que Rikuson désirait de lui et il le lui avait montré très explicitement tout à l'heure. C'est pour cela qu'il avait clairement refusé l'invitation du conseiller et c'était échappé en courant. Mais il était complètement perdu et il se contenta de trouver un endroit tranquille où se cacher, histoire de se calmer mentalement et même...physiquement. Il s'était assit dans un coin, ses genoux ramenez contre sa poitrine, ses bras les entourant. Il reprenait son souffle et ses esprits, puis il laissa retomber sa tête contre le mur duquel il était assit.


Mais il est tout de même fou ce type. M'embrasser et puis me toucher...comme ça...


Il commençait à revoir la scène et elle était incroyablement érotique. Il releva brutalement la tête, rouge jusqu'aux oreilles en se maudissant à voix haute :


-Mais qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? Je deviens fous ou quoi ? C'est ce type, il m'a fait perdre la tête ! J'ai déjà assez de problèmes comme ça !


Un bruit de pas le fit taire et il se ratatina dans on coin en espérant que la personne qui se rapprochait n'était pas Rikuson et qu'on ne le verrait pas dans cet état un peu...particulier. Soudainement, un visage apparut devant lui et il tomba sur le côté en poussant un cri de surprise mélanger à de la peur. Cela avait été si soudain, mais il se calma lorsqu'il vit que la personne qu'il avait en face de lui n'était autre qu'Alexandra qui lui demanda :


-Et bien Kyosuke, je suis contente que tu sois réveiller, j'étais vraiment inquiète pour toi tu sais ? Et tu as même mis les vêtements que je t'ai laissé, c'est très bien ! Est-ce que ça va ?


Il mit une main sur son coeur, respira profondément, se releva et ricana.


-Oui, oui, ça va merci. Vous êtes apparus si soudainement que j'ai eu peur.

-Excuse-moi, c'est de ma faute. Mais tutoie-moi s'il te plaît, ça me ferait plaisir !

-Pourquoi ? Vous êtes une Reine et moi un pauvre homme égarer...

-Allons, ne fait pas ton timide Kyosuke ! Mais bon, très bien, si tu ne veux pas me tutoyer, fais comme bon te semble. Tu dois avoir faim, cela fait longtemps que tu n'as pas dû mangé. Suis-moi, justement, c'est l'heure du repas.

-Ah, oui, merci...


Il est vrai que maintenant qu'il y pensait, il sentait que son ventre était vraiment vide. Le sourire aux lèvres, Alexandra commença à avancer et le jeune garçon la suivi, regardant autour de lui de nouveau pour explorer le château. Le sol était soit du parquet lisse, soit du carrelage qui faisait une mosaïque. Ils montèrent des escaliers de marbres, mais il remarqua qu'il y en avait également en bois ou en pierre.


-Les matériaux sont très diversifiés ici...fit-il remarquer.


Elle se retourna à moitié pour le regarder tout en avançant.


-N'est-ce pas ? J'aime que les choses changent, surtout dans un grand château comme celui-là, il faut bien de la diversité !


Ils arrivèrent à des portes devant lesquelles se trouvaient deux femmes, sûrement des servantes. Elles ouvrirent les magnifiques portent en chêne sculpter et ils se retrouvèrent dans ce qui semblait être une salle à manger. C'était démesuré ! La salle était immense, de grands tableaux étaient accrochés aux murs, il y avait une cheminée, deux autres grandes portent en chêne, une autre plus petite, plusieurs fauteuils avec une table basse qui semblait être faite d'or et une table longue de plusieurs mètres qui faisait rappeler la table basse. Les chaises paraissaient confortable, le tissu était doux et blanc, avec une décoration florale de couleur. Kyosuke resta sur le seuil de la porte, interloqué, pendant qu'Alexandra continuait son chemin tranquillement. N'entendant pas de bruits de pas derrière elle, elle s'arrêta, se retourna et lui sourit en voyant sa réaction.


-Même si tu ne sais plus ton passé, je suis sûre que tu n'avais encore jamais vu un tel endroit, mais tu sais, il y a bien d'autres pièces qui sont encore plus magnifiques que celle-ci.


Kyosuke déglutit péniblement et fit de gros yeux.


-C'est...c'est vrai ?


En guise de réponse, elle se mit à ricaner.


-Quelle expression ! Tu ressembles vraiment à un enfant !


Celui-ci se renfrogna.


-Et bien on peut dire que j'en suis à moitié un, je suis sur le chemin pour devenir un homme. Je me suis rappelé de mon âge, j'ai dix-sept ans.

-Dix-sept ans ? Fit-elle avec un sourire, je suis plus vieille que toi : j'en ai dix-neuf.


Ils s'assirent, les servants avancèrent leurs sièges, mirent leurs couverts et servirent le repas. Kyosuke attendit, les mains entre ses jambes, le regard porter inexorablement vers son assiette remplie de bonnes choses : de la viande, des légumes entourés de sauces...tout avait l’air délicieux ! Il en salivait d’avance et être devant ce repas lui faisait ressentir sa faim. Alexandra sourit et désigna les plats d’un geste de la main :


-Tu peux manger Kyosuke, je sais que tu dois mourir de faim, je t’en prie, ne te prive pas !


Il ne se le fit pas redire deux fois. Il prit une des nombreuses fourchettes un peu au hasard, fit de même avec les couteaux et commença à manger par grosses bouchées. La Reine, à côté de lui, restait digne comme à son habitude : elle était bien droite sur sa chaise et tenait avec élégance ses couverts, un sourire sur les lèvres. Au moins, le repas fit oublier quelques merveilleux instants les problèmes de Kyosuke. Rapidement, il finit son assiette et on le resservit. Il finit sa deuxième assiette avec plaisir, mais refusa ensuite avec un petit sourire une troisième portion. Il mit une main sur son ventre en se laissant tomber vers le fond de la chaise en prenant un air heureux :


-Je me sens mieux !

-Je suis heureuse pour toi !


Elle lui souriait, les coudes sur la table, les deux mains l’une par-dessus l’autre, le menton poser délicatement sur le tout. Elle souriait toujours et elle s’amusait à regarder le jeune garçon. Puis elle prit un air plus sérieux, alors que les servants apportaient le dessert :


-Bon, j’aurais voulu ne pas en parler, mais il vaut mieux le faire, on ne va pas faire comme si de rien était pendant des mois…


A ses paroles, Kyosuke se redressa sur sa chaise et commença à manger son dessert à petite bouchée tout en regardant Alexandra, pendant qu’elle faisait de même.


-Tout d’abord, il faut que je sache si tu veux rester ici.

-Et bien, si ça ne vous dérange pas oui, je n’aurais aucun autre endroit où aller de toute façon à l’extérieur.

-Bien. Alors, si c’est le cas, je dois te poser une question, de la part de mon conseiller…


A ce moment, le corps de Kyosuke se tendit à l’extrême, il sentit ses joues s’enflammer : « Je suis un des conseillers de la Reine», avait-il dit…mais il y en avait plusieurs, alors pourquoi pensait-il à Rikuson alors qu’elle ne l’avait même pas clairement désigné ? Surtout que son corps réagissait d’une manière étrange. La scène lui revint en mémoire : lui, chaud et tremblant et Rikuson, ses mains fermes et douces parcourant doucement son corps…Non ! Mais pourquoi pensait-il à cela ? Il secoua intérieurement la tête et revint au moment présent :


-Je ne sais pas si tu te souviens de quelque chose et même si c’était le cas, je me demande si tu me le dirais, mais je dois tout de même te poser la question car, je sais que tu es honnête. Mon conseiller voulait savoir si tu avais une quelconque mauvaise pensée à mon égard.


Il fronça les sourcils.


-C’est-à-dire ? Je ne vois pas de quoi vous parlez.


Elle sourit et mit sa main sur la sienne.


-Ne t’inquiète pas, ce que tu viens de dire est suffisant.


Il la regarda d’un air interrogateur, mais elle ne dit rien de plus à se sujet et elle finit son dessert. Il fit de même mais, quelque chose le perturbait pendant que le silence c’était installé entre Alexandra et lui. : pourquoi n’avait-il ressentit aucune gêne lorsqu’elle lui avait touché la main ? Une femme telle qu’Alexandra aurait dû lui faire ressentir quelque chose, mais non, il n’avait rien ressenti. Il s’en inquiéta. Le soleil était complètement couché à présent et toutes les lumières étaient allumées, aussi bien d’intérieur que d’extérieur. Après le dîner, ils allèrent faire un tour dans le château. Elle lui présenta rapidement les salles les plus importantes à savoir la salle du trône, s'il avait besoin d’elle au cas où pour quelque chose, la salle de bain et d’autres petites salles. Lorsqu’elle présenta le bureau de son conseiller qu’elle nomma Rikuson, il s’arrêta quelques instants et rougit, mémorisa l’endroit en se demandant pourquoi puis reprit son chemin. Alors qu’ils prenaient encore un autre couloir, il dirigea son regard vers une porte où se trouvaient deux épées croisées. Intarissablement, il se rapprocha vers la porte, comme attirer par quelque chose, comme si, pendant quelques instants, il n'avait plus possession de son corps. Il mit la main sur la poignet de la porte. Alexandra l'appela, mais il ne l'entendit pas, sa voit était comme un bruit de fond léger. Il entra, la pièce était illuminée et des dizaines et même des centaines peut-être d'armes étaient rangées le long des murs de la grande salle faite d'un sol plus mou pour amortir les éventuelles chutes. C'était pour s'entraîner au maniement des armes et il y en avait vraiment de toute sorte : de grosses épées, d'autres plus longues et plus fines, ou encore des lances...il ne reconnaissait même pas la plupart des armes présentes dans la pièce, c'était presque une exposition. Il alla vers le fond de la salle, se sentant de plus en plus attirer par quelque chose dont il ne connaissait pas la provenance, il était comme dans un état second. Il regarda quelques instants les épées qui étaient devant lui et tout son être réagit lorsque son regard se posa sur le manche d'une arme qui représentait un dragon d'argent enroulé sur lui-même. Doucement, il tendit sa main vers l'épée et l'empoigna : une étrange chaleur parcourut alors son corps et il se sentit bien. Mais que pouvait bien signifier cette épée pour lui ? Avoir choisi une telle épée, surtout au milieu de toutes les autres, ça ne pouvait pas être une coïncidence ! Le destin ? Il ne le savait pas. Il la souleva devant lui et le cri assourdissant d'une voix de femme le ramena à la réalité : c'était la Reine, rouge et essouffler à force de l'avoir appelé. Voyant qu'il revenait enfin sur terre, elle lui demanda sur un ton de reproche :


-Mais qu'est-ce qui te passe par la tête ? On aurait dit que tu étais carrément dans un autre monde !


Elle croisa les bras et scruta son visage. Il lui répondit, en rougissant de honte.


-Excusez-moi, je ne sais pas ce qui m'a pris...c'était comme si...mes gestes étaient effectués par quelqu'un d'autre.


Voyant le regard de la Reine poser sur lui avec suspicion, il mit une main derrière la tête et se mit à rire.


-Enfin, ça paraît vraiment étrange tout de même !


Elle haussa les épaules et sourit. Elle se dirigea vers les rangées d'épées et en prit une au hasard. Kyosuke mit la tête sur le côté, l'air interrogateur :


-Qu'est-ce que vous faites ?

-Un test.

-Quoi ? Un test ? Pourquoi ?

-Pour vérifier quelque chose.


Alors, sans prévenir, elle fonça sur lui, l'épée en avant, courant malgré sa robe qui devait la ralentir. Prit au dépourvut, il mit son épée en travers de celle de la Reine, paniqué :


-Mais qu'est-ce que vous faites ? Ca va pas ? Vous voulez me tuer ou quoi ?


Elle ne répondit pas et continua ses attaques comme une furie : Kyosuke les parait toutes sans exception, son corps bougeait naturellement et ne faisait jamais de gestes inutiles. Il trouva une faille et contre-attaqua, faisant reculer Alexemdra de quelques centimètres. Elle abaissa son épée, le sourire aux lèvres alors que le jeune homme en face d'elle était cramponné au manche, légèrement essouffler, les pieds écartés.


-Bien, le test est fini.


Il se détendit, la regarda avec incompréhension et se remit droit.


-Vous allez m'expliquer oui ? Demanda-t-il avec une pointe d'agacement dans la voix.

-Mais oui ! S'il te plaît ne t'énerve pas !


Elle lui sourit, puis son regard devint sérieux ainsi que l'intonation de sa voix.


-Je suis sûre d'une chose : tu n'es pas un débutant pour ce qui concerne l'épée, tu es très bon même. Tes mouvements sont simples, rapides, efficaces et avec peu d'ouvertures. Mais ce qui me dérange, c'est que pour ton niveau, tu n'as pas un physique aussi développé qu'il aurait dû l'être. Ne te vexe pas, tu as un très bon physique, mais...

-Oui, ne t'inquiète pas, la coupa-t-il doucement pour l'apaiser, je comprends ce que tu veux dire. Le problème, c'est que je ne me souviens absolument pas d'avoir déjà combattu à l'épée, ça ne me dit vraiment rien.

-Ta mémoire te fait défaut, alors je ne sais pas si tu pourras t'en souvenir ou pas un jour. J'espère que tu retrouveras ton passer.


Ils se regardèrent quelques instants, en silence avant que Kyosuke ne reprenne la parole.


-Mais j'avais bien l'impression que vous non plus, ça ne faisait pas la première fois que vous touchiez une épée. Comment cela se fait-il ?

-A ça ? J'étais destinée à être Reine car, mon père n'avait eu d'autre descendance et de toute façon j'étais l'aînée donc il était sûr que je succèderais au trône. Donc, depuis l'âge de neuf, on m'a formé à l'art de l'épée, pour que je puisse toujours me défendre moi-même en cas de besoins, mais c'est vraiment d'extrême urgence dans ce cas.

-Ah bon...je comprends.


Ils gardèrent le silence encore pendant quelques secondes avant que le jeune garçon demande d'une voix timide, s'éclaircissant la gorge :


-Euh, je ne sais pas si je peux mais...est-ce que je pourrais...garder cette épée ?


Elle le regarda avec étonnement. Il ne savait pas vraiment où se mettre et il serrait le manche de son épée avec une telle force que les jointures de ses doigts étaient devenues blanches. Enfin, elle lui sourit gentilment avant de répondre d'une voix douce et conciliante :


-Oui, bien sûr, si ça te fait plaisir. Tu vois bien qu'il y en a des centaines ici, alors je pense que ce n'est pas très grave si tu en prends une avec toi...de plus, je pense et je vois bien que, même si tu ne t'en souviens pas, cette épée a une importance spéciale pour toi.


Un sourire rayonnant s'afficha sur le visage de Kyosuke :


-Oui ! Merci beaucoup !

-Il n'y a vraiment pas de quoi.


Elle se détourna pour qu'il ne la voit pas rougir : bon sens, il était vraiment trop mignon ! Reprenant le contrôle d'elle-même en respirant doucement et intensément, elle se retourna vers Kyosuke avec toujours ce même sourire afficher sur ses lèvres :


-Et bien, je crois qu'il est temps d'aller se coucher ! Demain, je ferais venir ma couturière et tu auras de beaux vêtements.

-Très bien, répondit-il simplement, merci beaucoup pour votre gentillese !


Et lorsqu'il retourna dans sa chambre, aux anges, il se mit à rêver de Rikuson et de lui, tous deux nus, enlacés l'un l'autre et ayant une liaison passionnée.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article